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Il n'y a pas de Ajar
par Delphine HORVILLEUR

Grasset, septembre 2022
témoignage

L'étau des obsessions identitaires, des tribalismes d'exclusion et des compétitions victimaires se resserre autour de nous. Il est vissé chaque jour par tous ceux qui défendent l'idée d'un " purement soi " , et d'une affiliation " authentique " à la nation, l'ethnie ou la religion. Nous étouffons et pourtant, depuis des années, un homme détient, d'après l'auteure, une clé d'émancipation : Emile Ajar.
Cet homme n'existe pas... Il est une entourloupe littéraire, le nom que Romain Gary utilisait pour démontrer qu'on n'est pas que ce que l'on dit qu'on est, qu'il existe toujours une possibilité de se réinventer par la force de la fiction et la possibilité qu'offre le texte de se glisser dans la peau d'un autre. J'ai imaginé à partir de lui un monologue contre l'identité, un seul-en-scène qui s'en prend violemment à toutes les obsessions identitaires du moment.
Dans le texte, un homme (joué sur scène par une femme...) affirme qu'il est Abraham Ajar, le fils d'Emile, rejeton d'une entourloupe littéraire. Il demande ainsi au lecteur/spectateur qui lui rend visite dans une cave, le célèbre " trou juif " de La Vie devant soi : es-tu l'enfant de ta lignée ou celui des livres que tu as lus ? Es-tu sûr de l'identité que tu prétends incarner ? En s'adressant directement à un mystérieux interlocuteur, Abraham Ajar revisite l'univers de Romain Gary, mais aussi celui de la kabbale, de la Bible, de l'humour juif...

L'auteur : Delphine Horvilleur, née en 1974 à Nancy, est une femme rabbin française, elle est également romancière et philosophe. En 1992, elle part vivre à Jérusalem. En 2008, elle obtient son diplôme de rabbin à New York et elle est nommée rabbin à Paris pour le Mouvement juif libéral de France (MJLF). Elle est, depuis 2009, directrice de la rédaction du magazine Tenou'a, qui explore la richesse de la pensée juive.

Classement 8-99 HOR2209I